Le Millénaire de l’abbatiale du Mont Saint-Michel

L’environnement exceptionnel du Mont Saint-Michel est particulièrement propice à la méditation et à l’élévation spirituelle. Le site a été source d’inspiration pour les hommes et les femmes fréquentant les lieux depuis des temps très anciens, peut-être dès la préhistoire.

À la suite des premiers ermites au VI^e siècle, un premier oratoire est érigé au VIII^e siècle sur ce qui était encore le Mont Tombe.
La consécration à l’archange Saint-Michel et une présence monastique, désormais permanente, donneront alors son nom définitif au Mont Saint-Michel.

Sous la pression des raids vikings, des villageois s’installent sur le Mont qui s’avère être un point stratégique facile à défendre. Cette présence apporte aux moines main d’œuvre et compétences pour projeter la construction de bâtiments de plus grande ampleur.

Le Mont Saint-Michel prend alors une importance toute particulière aussi bien sur le plan religieux que politique, économique ou militaire.

Les abbés qui se succèdent à la tête de la communauté monastique, sont alors au cœur des luttes de pouvoirs et des intrigues, notamment dans leur relation au duché de Normandie.

L’année 1023 est considérée comme un tournant dans la vie du Mont, dans la mesure où elle marque le début de la construction de ce qui allait devenir l’abbatiale, puis la « Merveille », prouesse architecturale restée inégalée.

L’histoire du Mont Saint-Michel, est aussi l’occasion de rappeler l’influence des organisations monastiques sur le monde politique durant les différentes périodes médiévales. Avant l’arrivée de l’imprimerie, à des époques où l’essentiel de la population est illettrée, les moines, par la conservation, la copie des manuscrits et le maintien des traditions, assuraient à la fois la mémoire et la transmission du savoir. La légitimité du pouvoir politique s’appuyait très largement sur cette mémoire sans compter la puissance économique des monastères.

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